L’Institut Culturel Roumain
1, rue de l'Exposition 75007 Paris
19 novembre, 19h00
Réservation obligatoire à : https://www.eventbrite.fr/e/inscription-un-mystere-medieval-le-concept-de-curvitas-de-nicole-oresme-51583003151
Dans un article publié en 1952, J. L. Coolidge fait remarquer que « le premier écrivain à avoir donné un aperçu de la définition de la courbure était l’écrivain du quatorzième siècle Nicolas Oresme. » Coolidge commente également : « Oresme a compris que la courbure d’un cercle était inversement proportionnelle au rayon ; comment a-t-il trouvé cette information ? » Cette question est le point de départ de notre enquête. Il a été établi que le Tractatus de configurationibus qualitatum et motuum a été écrit par Oresme à Paris entre 1351 et 1355. Nous étudions le travail original d’Oresme et décrivons l’originalité de sa contribution, dans l'environnement savant de son temps, le 14e siècle. »
L’Institut Culturel Roumain présente la conférence Un mystère médiéval : le concept de curvitas de Nicole Oresme, soutenue par prof. dr. Bogdan Suceavă. La conférence a comme sujet l’histoire du concept, vu par le chercheur Bogdan Suceavă, qui présentera au grand public, méconnaissant, des concepts mathématiques avancés. Cette conférence a été présentée en première par Bogdan Suceavă en janvier 2015, à Joint Math Meetings, San Antonio, Texas (conférence nationale de mathématique), l’essai paraissant par la suite dans Notices of the American Mathematical Society, lorsque Steven Krantz était éditeur .
Le projet de l’étude sur Nicole Oresme (dont l’œuvre a été écrite en grande partie à Paris, puis à Rouen, au XIVème siècle) était nécessaire, conformément à Bogdan Suceava, afin de mieux reconstituer le processus de découverte du concept de courbure. Une définition correcte de la courbure, une étude détaillée, date seulement depuis 1672, après les recherches d'Isaac Newton. Malgré tout, une lecture attentive de l’œuvre d’Oresme relève des éléments qui suggèrent justement ce que nous connaissons aujourd’hui comme an early theory of functions, et accorde à cet auteur la priorité en ce qui concerne certains concepts. Ses découvertes n’ont pas pu être suivies par une avancée scientifique proprement dite, car au XIVème siècle n’existait l’instrumentaire nécessaire.
Le problème discuté dans l’article à comme point de départ une question essentielle dans l’histoire des sciences : est-ce que pendant le Moyen Âge existaient, dans l’Europe Occidentale, de concepts inventés à cette époque ? A une première approche, une réponse hâtive pourrait faire état du fait que la science moderne doit très peu à cette époque historique. L’étude met en évidence le fait qu’un universitaire de l’époque, Nicole Oresme, un proche du roi Charles V, a été l’inventeur du concept moderne de courbure. Nicole Oresme est un cas extrêmement spécial dans l’histoire de la science, un précurseur pour plusieurs idées qui seront développées par la suite par de chercheurs tel Isaac Newton ou Christiaan Hyugens.
Né en 1969, Bogdan Suceavă est un écrivain mathématicien. Il passe un doctorat à la Michigan State University en 2002 et il est aujourd'hui conférencier à la California State University de la ville de Fullerton, dans l'État de Californie. Et tout cela en écrivant de la littérature. Un recueil de nouvelles en 1990, une intense activité dans la presse culturelle et quelques romans plus tard, Bogdan Suceava voit son deuxième roman, Venu du temps dièse, traduit en français. Un héros nommé Vespasien Moïse, né avec la carte de Bucarest imprimée sur son torse et qui devient gourou dit beaucoup sur les errances d'une société en recherche de repères. Son troisième roman, Miruna, une histoire est un conte pour adultes, une jolie traversée de l'imaginaire collectif roumain. Quant à Vincent l'Immortel, c'est un thriller d'anticipation qui reflète nos préoccupations actuelles sur le climat, la surpopulation et les recherches sur la mémoire.
L'Institut Culturel Roumain continue ainsi le cycle d'événements scientifiques, tout public, mettant en valeur la contribution roumaine à la connaissance scientifique et technique mondiale.
