Festival de films documentaires / Roumanie année zéro

Festival de films documentaires roumains : « Roumanie, année zéro »
Courts-métrages/censure/propagande/films inédits/rencontres-débats

Les créations documentaires présentées dans le cadre de cet événement offrent un regard original sur l’histoire mouvementée que la Roumanie a connu tout au long du vingtième siècle. Pourquoi « année zéro »? Parce que les films réunis sous ce titre renvoient tant à un commencement qu’à une fin dans la cinématographie roumaine. Un commencement parce que le régime communiste, dans son goût pour les célébrations, a considéré la nationalisation du cinéma comme sa véritable date de naissance. Une fin, parce que la chute du même régime en décembre 1989 a entraîné un départ à zéro, marqué par des libertés nouvelles mais aussi par une réorganisation complète de l’industrie cinématographique.
Mettre cette sélection de films documentaires sous le signe de « l’année zéro » suggère que les temporalités politiques et artistiques s’entremêlent et qu’une pluralité de regards est possible. La programmation inclut des films ethnographiques, en passant par les films de propagande et les « films sur la Révolution ». Une place spéciale est accordée aux créations impulsées par le régime communiste, qui ont de quoi surprendre le spectateur. Si la production dans son ensemble est homogénéisée sous la contrainte des thèmes imposés comme l’industrialisation, la collectivisation et autres, certains réalisateurs abordent ces sujets d’une manière originale et font preuve d’une indéniable recherche esthétique. La plupart de ces films sont tombés dans l’oubli alors que certains ont été primés dans des festivals et que d’autres, à cause de la censure, n’ont pas eu la chance de rencontrer leurs premiers spectateurs. Le festival offre l’occasion de re/découvrir ces films inédits.


Adina Bradeanu
, critique de film et Copel Moscu, réalisateur, sont les invités qui vont nous guider dans l’exploration de cette partie méconnue de la cinématographie roumaine. L’événement est organisé par l’Association « Cinéma Roumain » en partenariat avec l’Institut Culturel Roumain à Paris et l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.

Programme :

Samedi, 12.05.12, 20hDurée : 100 minutes
Invitée : Adina Bradeanu

Bucuresti, orasul contrastelor/ Bucarest, Paul Calinescu, 1936, 12’
Un regard de cinéaste sur la beauté et la vétusté de la capitale roumaine, sur ses immeubles et ses habitants

Tara Motilor/ Le pays des Motzi, Paul Calinescu, 1939, 20’
Un film social et éthnographique sur la vie des Mozi, en Transylvanie, primé au Festival de Venise en 1939

Rapsodie Rustica/ Rhapsodie rustique, Jean Mihail, 1946, 20’
Séquences lyriques sur un village et ses habitants. Film primé au Festival de Cannes

Scrisoarea lui Ion Marin catre ziarul Scinteia/ La lettre de Ion Marin au journal Scanteia, Victor Iliu, 1949, 18’
Le paysan Ion Marin raconte dans une lettre comment il comprend les bénéfices de la collectivisation

Stuf/ Le Roseau Titus Mesaros, 1966, 9’
Le roseau et sa transformation industrielle est le sujet d'un poème cinématographique en images et en musique

Mai multi vinovati si o victima/ Plusieurs coupables et une victime, Ovidiu Bose Pastina, 1983, 10’
Comment recueillir des paroles inédites d’ouvriers dans un film sur la thématique imposée de la sécurité au travail

Oameni care povestesc/ Des gens qui racontent, Ovidiu Bose Pastina, 1983, 11’
Un autre film de commande sur la sécurité au travail mais qui transgresse les normes du genre


Dimanche, 13.05.12, 18hDurée : 91 minutes
En présence d’Adina Bradeanu et de Copel Moscu

Bicaz, cota 563/ Bicaz, niveau 563, Mirel Iliesu, 1959, 14’
La grandeur d’un chantier du pays, soutenue par une esthétique visuelle recherchée

Uzina/ L’Usine Slavomir Popovici, 1963, 18’
Un film sur la modernisation et l’industrialisation du pays dont l'esthétique s'éloigne des sentiers battus

Romante aspre/ Romances amères Slavomir Popovici, 1966, 15’
La désaffection des locomotives devient un symbole de la vie des gens ainsi qu'une source d’interrogations existentielles

Ioane, cum e la constructii ?/C’est comment au chantier, Jean?, Sabina Pop, 1983, 12’
Un film sur les ouvriers du bâtiment et leurs projets de vie, présentés sans l'héroïsme et l'enthousiasme habituels

Panc/Panc Sabina Pop, 1990, 20’
Les habitants d’un village manifestent leur appartenance rurale à travers des manifestations artistiques

Va veni o zi/ Un jour comme un autre, Copel Moscu, 1985, 12’
Une entreprise agricole devient une l'expression de la société roumaine contrainte au communisme


Dimanche, 13.05.12, 20h
Durée : 93 minutes, avec Adina Bradeanu

Maria Tanase, Laurentiu Damian, 1986, 33’
Maria Tanase est un emblème de la chanson roumaine et du folklore authentique

Cota zero/Niveau zéro, Laurentiu Damian, 1988, 13’
Les aspérités du travail au « niveau zéro » contrastent avec les la fragilité des émotions humaines

Iar ca sentiment un cristal/Un sentiment comme un cristal, Ovidiu Bose Pastina, 1987, 10’
Un portrait en clé impressionniste d'Ivan Patzaichin, champion olympique en canoë-kayak

Jurnal liber-Revolutia romana/ Journal libre-La Révolution roumaine, Collectif, 1990, 19’
Des images tournées sur le vif et qui surprennent dans un registre exalté et émotionnel la chute du régime communiste en Roumanie

De Craciun ne-am luat ratia de libertate/A Noël nous avons pris notre « ration » de liberté, Catalina Fernoaga, Cornel Mihalache, 1990, 18’
Pour une fois, dans cette phrase taguée sur un mur à Bucarest, « ration » et liberté vont très bien ensemble


Tarif : 6€ / 5€ tarif réduit

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