Vidéo-poèmes, Jeudi 15 novembre à 20 h

"En 1924, Victor Brauner, le célèbre peintre surréaliste et Ilarie Voronca, poète qui finira sa vie romantique également en France, ont inventé ensemble, en tant qu'avant-gardistes, la « pictopoésie », qu'ils définissaient ainsi dans un manifeste : « La pictopoésie n'est pas peinture. La pictopoésie n'est pas poésie. La pictopoésie est pictopoésie. » En les paraphrasant, on pourrait dire que la vidéo-poésie n'est pas création vidéo, elle n'est pas poésie non plus, la vidéo-poésie est vidéo-poésie ! Espèce relativement récente, une sorte de «chimère », en partie image, en partie son et texte, la vidéo-poésie est protéiforme et en pleine expansion. Je l'ai vue dans toute sa diversité il y a quelques années, lors d'un festival qui avait lieu à Berlin. J'ai pu voir alors un grand nombre de court métrages, certains créés par des vidéastes, en partant des textes poétiques ou en partant des auteurs, femmes et hommes poètes, d'autres créés par les poètes eux-mêmes. Parfois, le film semblait prolonger le texte, comme une interprétation libre, comme une forme d'« exégèse » qui utilise un autre langage, le langage visuel. D'autres fois, le texte n'est qu'un prétexte pour un autre message. L'espèce de la vidéo-poésie a ses individus aussi différents entre eux que ceux d'une espèce biologique. Le projet d'Eva Pervolovici est une des premières tentatives en Roumanie de faire de la vidéo-poésie. Elle l'a commencé il y a quelques années, lorsqu'elle était étudiante à l'Université de cinématographie. Elle s'est choisi plusieurs auteurs connus et a conçu quelques scénarios de telle manière que leur ensemble parle aussi d'elle-même. Eva était connue jusqu'alors surtout comme une excellente jeune prosateure (étudiante, elle avait collaboré à un roman collectif créé sur un forum internet par des jeunes qui ne se connaissaient pas entre eux, mais qui partageaient une passion commune : le graffiti – d'ailleurs le roman s'appellait Graffiti Files. Et voici qu'Eva Pervolovici démarre sa carrière cinématographique de manière également non-conformiste : avec des vidéo-poésies. Qu'on s'entende bien : la vidéo-poésie n'est pas création vidéo, elle n'est pas poésie, la vidéo-poésie est vidéo-poésie !"
Simona Popescu, écrivain
 
Un projet de la Fondation culturelle META de Bucarest www.metacult.ro Ce projet, présenté dans plusieurs instituts culturels roumains ouverts en Europe, est financé par le Ministère de la Culture et des Cultes de Roumanie, dans le cadre du programme PROMOCULT 2007
. Il est également financé par l'Institut Culturel Roumain de Bucarest, dans le cadre du programme CANTEMIR. A cette occasion sera également présenté le recueil Travaux en vert. Mon plaidoyer pour la poésie, de Simona Popescu, paru récemment en traduction française aux éditions PHI de Luxembourg.
Salle de conférence de l'Institut Culturel Roumain

1 rue de l'Exposition, 75007 Paris