Bienheureux Valerică de Nicu Ilfoveanu | Mois de la Photo du Grand Paris 2017

Bienheureux Valerica de Nicu Ilfoveanu | Mois de la Photo du Grand Paris 2017

Bienheureux Valerică de Nicu Ilfoveanu | Mois de la Photo du Grand Paris 2017


du 5 avril au 28 avril 2017 àl’Institut culturel roumain


A l’occasion du Mois de la Photo du Grand Paris 2017, l’Institut culturel roumain à Paris et la Galerie Anca Poterașu de Bucarest présentent l’exposition Bienheureux Valerică de Nicu Ilfoveanu.

Commissaire : Camilo Racana


événements

mercredi 5 avril

19h

vernissage

samedi 22 avril

12h à 13h30

weekend intense Sud-Ouest

table ronde autour de Nicu Ilfoveanu et la fotographie roumaine contemporaine, animée par Mica Gherghescu, docteur en histoire de l’art, bibliotheque kandinsky - mnam/cci, centre pompidou. Invités : Doina Lemny, docteur en histoire de l’art, attachée de conservation au Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris, Camilo Racana, commisaire de l’exposition.

13h30

brunch roumain

Gratuit

Inscriptions : doinamarian@institut-roumain.org

dimanche 23 avril

11h30

weekend intense Sud-Ouest

visite de l’exposition par le commissaire Camilo Racana

12h30

installation sonore de l’artiste Valentin Cernat

Gratuit sans inscriptions


catalogue

risographie, sérigraphie, 24 pages:17 euros


Valerică, c'est lui.
Je ne connais pas son âge, je pense qu'il est plus jeune que moi. Nous nous connaissons depuis notre enfance. Il ne fréquentait pas l'école.
Ma première expérience de« photographie » renvoie à sa sœur Veronica. Nous avions un jeu : elle se perchait sur des souches, nous nous tenions accroupis ; je lui donnais une pièce pour qu’elle soulève sa jupe afin qu’elle prenne une « pose » pour nous (« pose » et « photo » sont des synonymes en roumain).
Je ne l'ai plus jamais revue. Valerică, non plus. Par contre lui, il vient tous les dimanches et m'appelle à la porte. Je le prends en photo et lui glisse quelque chose dans sa poche. Il ne mendie pas, il vient juste pour se faire prendre en photo qu'il ne veut jamais revoir. C'est toujours lui qui choisit l'endroit où ses photossont prises.

Nicu Ilfoveanu


Le corpus de l'œuvre est constitué par Valerică, eau de vie et Valerică Bienhereux – tirage pigmentaire sur papier Baryta, 110x130cm, et par la projection en boucle de diapositives originales qui alterne l’image de Valerică avec celles des chefs d’œuvre de la Renaissance.
Les diapositives ont été travaillées dans la chambre du laboratoire. Elles furent recoupées, coloriées, réassemblées, ré encadrées, teintées, saturées. Les sujets de base de ces diapositives sont : Valerică affligeant, aux aguets dans la nuit, traqué, redoublé, sectionné, encadré par la légende « Firenze 69 Galleria delli Ufizzi Botticelli La Nascita di Venere ».
Le dialogue entre l’œuvre sur papier et les transparences est troublant. La lumière transcende les deux portraits de Valerică, en les rendant «matière vivante ». « Il est là et il me regarde en silence».
A ces cotés, en haut, en bas, partout, le click-clac régulier de deux carrousels imposés, le déferlement de diapositives saturées, des faisceaux lumineux qui, dans une vague pénombre, projettent de non-images, ils sont les « commentaires ».
Au fait, cette installation n’est que la machine du désir de confidentialité occulte de l’exposition « Bienheureux Valerică ». Le tout, n’est autre que le dispositif auquel l’artiste est attaché en boucle, à l’infini.

Camilo Racana

Nicu Ilfoveanu est une exception. Certains pourraient l'appeler anachronique et, sans le reconnaître en tant qu'artiste contemporain, pourraient probablement le considérer «moderne» au sens (devenu récemment banal) de la modernité qui glorifie le concret, la matière, sa découverte et son apprivoisement. Peut-être est-ce vrai. Peut-être en fait, il est «moderne». Peut-être que nous échouons à lire les photographies de Nicu comme nous le devrions, sans préjugés liés aux pratiques courantes de la photographie contemporaine. En regardant de plus près le travail de Nicu, vous découvrez une vraie touche contemporaine, qui n’est pas liée au sujet, mais à la beauté convulsive de l'objet, de la photo elle-même. Un acteur important et constant sur la scène de l'art contemporain depuis le début de ce millénaire, Nicu parle une langue singulière, unique parmi les voix des jeunes artistes roumains.

Cosmin Moldovan

Nicu Ilfoveanu

Photographe et réalisateur, Nicu Ilfoveanu fait imprégner ses séries photographiques en noir et blanc ou en couleurs par la nostalgie du passé encore présent. Ses œuvres se caractérisent par le jeu inattendu et imprévisible des aspects personnels et documentaires, du sublime et du trivial, de l’évidence et de la partie cachée des choses.

La collaboration de Nicu avec la Galerie Anca Poterașu remonte à 2011.


Contact presse : Doina Marian - doinamarian@institut-roumain.org - 01 44 18 03 78