LITTERATURE | La revue « Seine et Danube » est de retour

L’Institut Culturel Roumain de Paris signale la parution, au début de cette année, du premier numéro de la revue littéraire Seine et Danube, publication interrompue dix ans auparavant. Elle refait surface à présent, sous la direction des écrivains roumains (anciens dissidents dans la période communiste) Virgil Tanase et Dumitru Tsepeneag, entourés d’un comité de rédaction prestigieux, dont les membres sont Nicolas Cavaillès, Corina Ciocârlie, Laure Hinckel, Jean-Pierre Longre, Eric Naulleau, mais aussi des correspondants connus dans le monde littéraire français et roumain : Ion Pop (Cluj), Nicolae Barna (Bucarest), Gerhardt Csejka (Frankfurt), Jenö Farkas (Budapest), Rumiana Stantcheva (Sofia).

Le retour de la revue sur la marché littéraire français, retour du à l’Institut Culturel Roumain de Bucarest, avec l’appui de l’Institut Culturel Roumain de Paris, est un événement remarquable, non pas seulement parce qu’il s’agit d’un projet d’exception, mais aussi par la valeur des textes qui soutiennent une thématique de grande actualité : le théâtre roumain et la culture française. Perçue par des multiples perspectives, le sujet s’avère ệtre viable et tout à fait originel. Des grands critiques et écrivains, parmi lesquels Virgil Tanase, Eugen Simion, George Banu, Alessandro Bertocchi, Philippe Loubière, Jean Pierre Longre , Matei Visniec, Horia Garbea, Mircea Ghitulescu analysent avec finesse et rigueur le phénomène théatral roumain des dernières décennies, tandis que d’autres essaystes et traducteurs, parmi lesquels Alain Paruit (auquel l’on apporte un hommage), Mirela Nedelcu Patureau, Ed. Pastenague , ainsi que des écrivains hongrois, comme Tibor Zalan ou Andras Petokz, écrivent sur la poésie (surtout la poésie de l’exil) ou sur des sujets connexes à la thématique du théâtre.

Un numéro très complexe, donc, avec des matériaux originaux en consistance, un retour brillant de cette revue qui jouit d’une tradition forte, mais assez mouvementée. Une publication qui reprend un ancien pari, rappelé par Dumitru Tsepeneag dans son article d’ouverture : « Notre pari reste le même : démontrer que la Seine et le Danube sont assez proches, et pas seulement leurs sources.
En dépit de la diversité linguistique, la littérature européenne a des origines communes, qu'elles soient grecques, latines ou judéo-chrétiennes. Le soi-disant communisme n'a jamais réussi à provoquer une division irréversible entre l'Ouest et l'Est. Ledit capitalisme bancaire ne réussira pas non plus. Notre projet n'a pas changé : faire une revue européenne sans complexe et sans démagogie ».