Entre le 11 et le 30 juillet 2025, la Galerie Macadam de l’Institut Culturel Roumain à Paris accueillera l’exposition « Le feu prométhéen » du jeune photographe Lucian Bran.
L’artiste est diplômé de l’Université Nationale des Beaux-Arts de Bucarest. Au fil du temps, il a acquis une visibilité internationale significative, notamment grâce à la présentation de ses œuvres lors de Plat(t)form 2019 au Fotomuseum Winterthur en Suisse, ainsi qu’à l’exposition de la collection « Le feu prométhéen» à la foire Artissima de Turin en 2023. En 2025, il a été sélectionné pour la bourse « Constantin Brâncuși » à la Cité internationale des arts de Paris.
Son travail se concentre principalement sur la photographie de paysage, abordée de manière multidisciplinaire. En explorant la relation dynamique entre l’homme et son environnement à travers la convergence de plusieurs concepts, l’artiste réfléchit à la manière dont les récits culturels influencent notre perception géographique. Ses œuvres récentes – sculptures, installations et divers objets – mettent justement en tension la frontière entre réalité et représentation qu’il cherche à investiguer.
«Connaissance, information, technologie : autant de puissances qui, si elles promettent progrès, recèlent également la possibilité de détournement, de nuisance, de brûlure.
Figure mythique de cette ambivalence, Prométhée, dieu du feu, fait don à l’humanité d’un outil fondamental, en bravant délibérément l’interdit des dieux. Il sait que la sentence sera implacable, sans répit ni fin. Son supplice éternel incarne néanmoins un geste fondateur : l’acceptation du sacrifice comme moteur du progrès, de la civilisation, de l’émancipation. Le feu, dès lors, cesse d’être un simple agent de destruction : il devient force de purification, moyen de régénération. Il rase pour mieux reconstruire, fertilise les cendres, dégage l’horizon.
Dans sa série au long cours « Le feu prométhéen», Lucian Bran interroge cette dialectique au cœur du processus créatif. À travers des expérimentations techniques menées en chambre noire, il intervient directement sur le papier photographique, en modifiant, altérant, brûlant la surface sensible. Il y imprime des images d’objets et de lieux marqués par le feu, évoquant les traces d’accidents ou de catastrophes. Ce travail matérialise une réflexion profonde sur la dualité constitutive du progrès : l’éveil et la clarté, indissociables des dérives et des impacts destructeurs.
Accidents individuels, désastres collectifs, phénomènes de dégradation lente ou brutale — tous participent à une dynamique où la société, envisagée comme organisme vivant, contribue elle-même à l’échauffement global. Par la photographie, l’installation et l’objet, Lucian Bran donne forme à ces tensions, explorant les zones grises entre lumière et cendre, entre savoir et ruine, entre promesse et perte.» Daniela Pălimariu
https://lucianbran.ro/promethean-fire/
https://www.citedesartsparis.net/media/cia/188349-09_juillet-1.pdf
Galerie Macadam
Institut Culturel Roumain de Paris
1 rue de l'Exposition, 75007 Paris
Accès libre : lun–ven, 10h00–17h00