Les restes d’une guerre. On essaie de reconstruire une maison à moitié brûlée. On creuse la terre à la recherche des ossements d’un fils présumé mort. On profite d’un deuil impossible pour vendre les os trouvés dans son jardin. Pour survivre : vendre tout ce qu’on a, jusqu'à son propre corps.
Pour raconter cette tragédie contemporaine, il fallait un ton juste. Matéi Visniec le connaît. Il sait comment provoquer le rire à l’intérieur même du désespoir, sans jamais tomber dans la sensiblerie ni le pathétique. Avec un humour corrosif et un surréalisme surprenant, il nous raconte un monde où l’indifférence est le moteur du progrès.
Les hommes ne se comprennent plus. Entre ceux qui luttent dans la précarité et l'insécurité, et ceux qui, dans l'insolence de leur confort moderne, monnaient le corps des rescapés, le trou se creuse. C’est sinistre, mais on en rit.
Monter cette œuvre, c’est résister à la banalisation de l’horreur et laisser la mémoire de l’autre, sa singularité se rappeler à nous. C’est dire qu’en l’histoire de chacun, il y a un peu de nous-mêmes.
La compagnie La Loba nous plonge dans un univers étrange, no man’s land de vêtements suspendus comme autant de personnes absentes, oubliées de l'histoire et nous offre un moment de rire amer face à une humanité qui se perd.
Mise en scène : Marie Hossenlopp
Assistée de : Nelly Framinet
Avec : Philippe Grand’henry, Laurent Micheli, Thi-Maï Nguyen, Pascaline Ploneis, Athena Poullos et Aurélien Van Trimpont.
Scénographie / costumes : Marie Guillon Le Masne.
Création lumière : Nelly Framinet.
Création sonore : Antoine Delagoutte.
Dates : du 27 au 31 mars 2012
Lieu : Espace Senghor-Etterbeek