Exposition du27 juin au 27 juillet 2023
Vernissage le 27 juin à 19h
Galerie Macadam, Institut Culturel Roumain, 1 Rue de l'Exposition, 75007 Paris
L’exposition BORANGIC. La soie dans la tradition vestimentaire roumaine
Depuis plus de sept siècles, la soie nourrit l'imagination populaire des Roumains et est associée à la création des vêtements festifs populaires des paysans roumains.
Pour célébrer la Journée internationale de la blouse roumaine, l’Institut culturel roumain consacre une exposition au tissu en soie utilisé par les paysans du sud de Roumanie pour la création des costumes et accéssoires. « BORANGIC. La soie dans la tradition vestimentaire roumaine » nous fait découvrir de rares exemplaires de blouses, écharpes (« marame »), costumes et broderies créés à partir du fil de soie.
A l’initiative des ethnologues Roxana Deca du Musée d’Olténie de Craiova et Daniela Iancu de l’association Arche culturelle, plusde 30 pièces vestimentaires, des photos et des films documentaires nous font découvrir l’incroyable création populaire roumaine caractérisée par l’utilisation du fil de soie.
Les photos documentaires proviennent des archives du Musée d’Olténie de Craiova, avec la gracieuse contribution de l’Institut d’ethnographie et folklore Constantin Brăiloiu.
Le film sur l’histoire de borangic est réalisé par le Musée d’Olténie de Craiova, avec des pièces de patrimoine.
L’exposition est organisée par l’Institut culturel roumain, en partenariat avec l’association Arche culturelle, le Musée d’Olténie de Craiova, le Centre régional pour la culture et les arts du département d’Argeş et l’Ensemble folklorique Maria Tanase.
Scénographie de l’exposition: Doina Marian et Teodora Leu
Comment le borangic est-il né
L’origine de la découverte du fil de soie remonterait à 4500 ans avant J.C., en Chine, considérée comme berceau de ce fil. Pendant des siècles, les Chinois ont gardé le monopole de la sériciculture et ont fait commerce des tissus de soie avec le reste du monde à travers les routes de la soie.
Bien que les tissus de soie fussent connus dans l’Antiquité gréco-romaine, c’est à l’empereur byzantin Justinien que l’on a attribué l’introduction des vers à soie et de la sériciculture dans le bassin méditerranéen, au sixième siècle. Dès ce moment, en dehors de la Chine, Constantinople a imposé à son tour le monopole de l’art de la soie. Il faut attendre le douzième siècle pour que la sériciculture commence à se répandre en Europe.
La sériciculture s'implante sur le territoire roumain d’abord en Valachie, au dix-huitième siècle, par le biais des marchands ottomans. La soie était à l’origine produite dans les monastères et les cours de boyards, étant considérée comme un tissu de luxe. Cependant, depuis le début du 19ème siècle, la soie, appelée BORANGIC, entre dans la production domestique des ménages paysans.
À partir de dix-neuvième siècle, la sériciculture est connue et pratiquée dans l’ensemble des territoires habités par les roumains.
Petru Poenaru, chevalier et fournisseur de la cour princière, publia le premier manuel de sériciculture, paru en Valachie en 1849.
Les costumes folkloriques traditionnels de Valachie ont ainsi été enrichis d’écharpes précieuses pour couvrir la tête des femmes, les « marame » étant des marques de raffinement et d’élégance pour les costumes de fête.
Le fil de soie était aussi utilisé pour enrichir les toiles tissées dans les foyers paysans, utilisées ensuite pour confectionner des chemises, jupes et pantalons ou pour la broderie des chemises et des jupes.
La tradition de la sériciculture comme production domestique s’est perpétuée pendant le vingtième siècle, jusqu’au début des années 1990. L’ouverture vers l’Occident, après les événements de 1989, avec ses changements économiques, a déterminé un déclin de la sériciculture en Roumanie.