"Pluie", le projet du boursier "Constantin Brâncusi", Alexandru Mihai Budeș, à ICR Paris

Vendredi 25 octobre, à partir de 19h

Vernissage et projection du court-métrage Road, 2017

Galerie Macadam, Salle de conférences ICR Paris

1 rue de l'Exposition, 75007 Paris

Samedi, 26 octobre, entre 14-17h

Exposition 

Galerie Macadam, Salle de conférences ICR Paris

1 rue de l'Exposition, 75007 Paris

L’artiste plastique Alexandru Mihai Budeș (27 ans) est l'ancien bénéficiare de la bourse de création « Constantin Brâncusi », édition printemps 2019, accordée par l’Institut Culturel Roumain et déroulée sous la forme d'une résidence de création à la Cité des Arts, à Paris. L'artiste a dédié ce temps au projet Pluie, projet ayant gagné la bourse.

L'artiste affirme ainsi, parlant du concept du projet :

La Rêverie (ou l'errance mentale, la fantaisie, les pensées spontanées) est le courant de conscience qui se détache des tâches extérieures courantes lorsque l'attention dérive vers une direction plus personnelle et intérieure. Phénomène courant dans la vie quotidienne qui répond aux critères d'une dissociation légère.
Dans cet état d'esprit, le contrôle sur le sujet ou le cours des pensées est perdu, jusqu'où et pour combien de temps il va. La psychologie freudienne l'interprétait comme un état liminal entre le réveil (avec la capacité de penser rationnellement et logiquement) et le sommeil. 
L'artiste voit cet esprit comme étant la plupart du temps la source de tout ce qu'il crée et surtout de toutes les décisions importantes qu'il prend — une pensée profonde. Benjamin W. Mooneyham et Jonathan W. Schooler ont résumé cinq fonctions potentielles de la rêverie : la réflexion prospective, la pensée créative, le cyclisme attentionnel, le désabusement et le soulagement de l'ennui.
La pluie produit un son semblable au bruit blanc, diminuant nos besoins d'entrée sensorielle, nous calmant et parfois induisant la rêverie mentionnée ci-dessus. La concentration est perdue et dans cette vision floue, les gouttes disparaissent, le temps semble perdre son emprise, les pensées se chevauchent, se tissent et s'effilochent à l'infini.

Dans le projet Pluie, l'artiste fait appel à ce découplage perceptif et tente de déclencher l'émerveillement de l'esprit du spectateur en créant une installation de pluie et de lumière stroboscopique, placée dans une chambre noire. L'œuvre invoque l'effet calmant du son de la pluie et utilise la lumière pulsée pour obtenir les effets hypnotisants : impondérabilité et réversibilité. Ainsi, il induit une perte de temps et d'état d'esprit là où nous sommes dans une connexion profonde avec notre subconscient. On s'interroge sur ce qu'un tel état méditatif inné incontrôlé peut nous apporter et dans quelle mesure.


Alexandru Mihai Budeș(Roumanie) est un artiste plasticien basé à Berlin, Allemagne. Son art s'incarne dans la sculpture, l'installation, la vidéo et la performance, avec une approche très interrogative des pensées et des questions les plus profondes, déchiffrant des aspects de la vie, des émotions, des états d'âme et des souvenirs.

Il a suivi les cours de UNarte et a bénéficié d'une bourse Erasmus en Allemagne, et sa dernière année d'études a été à HBKSaar, Saarbrücken.

Alexandru Mihai Budes est l'auteur de plusieures oeuvres exposées à l'international, autant lors des expositions individuèlles comme collectives, comme par exemple :“A coin I found” (France), “Show off 2” (Roumanie)”, „Viewmasters- Landscapes: Dolers”( Belgique), „You can only be free” (Belgique), „Le seuil”(France), „Carpathian Downhill” (Roumanie, Allemagne), “Taming the Fox” (Roumanie).


L’Institut Culturel Roumain de Paris accueille, à la fin de cette période de résidence, et pour seulement deux jours, ce fascinant projet du jeune artiste plasticien, ainsi que le court-métrage réalisé en 2017.

Attention : l’installation utilise de lumières stroboscope qui peuvent déclencher des épisodes d’épilepsie.

Sur Road, voici les mots de l'artiste :

 Qu‘est ce qui nous inspire ? A quoi aspirons nous et pourquoi ? Quelque part, dans les multiples équations que nous rencontrons, git en dormant, latent, toujours un certain sentiment positif. Parce que la loi de la polarité suppose que le bien nécessite, au moins pour se délimiter, l’existence du mal, alors la naissance d’une émotion positive anticipe par s simple existence la possibilité de sa propre déchéance. Avec l’ascension et l’investissement en elles-mêmes, ces aspirations ne sont-elles encore plus enclines à l’altération ?
Road représente l’allégorie d’un chemin connu à tous, refusant l’universalité. C’est une vision personnelle, une option, un chemin dans la multitude de chemins qui nous attendent pendant du Grand Chemin. Dans le film, un voyageur parcourt le sentiment humain de son évolution, de sa chute et, au-delà de tout cela, dans une un monde plein de significations et symboles.