« Un commissaire d’art doit être conscient de tous les aspects de l'art, être ouvert à de nouvelles approches et avoir du respect pour les artistes et leur travail. »

Maurice Vander Speeten est le directeur artistique de la Biennale Internationale du Verre et de la Céramique Haacht et nous a fait l'honneur d'une interview exclusive pour l’Institut culturel roumain de Bruxelles. Cette année, la Biennale présente les œuvres de trois artistes roumains prestigieux : Arina Ailincăi, Dan Popovici et Vlad Basarab.


En 2019, la Roumanie a bénéficié du statut de pays invité à la Biennale internationale du textile et était représentée par six artistes dans le domaine des arts décoratifs et du design textile, avec le soutien de l'Institut culturel roumain à Bruxelles. Que pensez-vous de la participation roumaine de 2019 ?

La participation de 6 artistes textiles roumaines à notre événement de 2019 a été surprenante - on n'a pas tous les jours l'occasion d'inviter un artiste de Roumanie, un pays riche en histoire du textile. L'événement de 2020, dédié au verre et à la céramique, peut être considéré comme une conséquence de la maîtrise roumaine dans ce domaine. Peu d'artistes qui présenteront leur travail depuis le 21 mars sont connus en Belgique ou ont déjà exposé dans notre pays - c'est pourquoi il est si important de les inviter, afin que le public puisse entrer en contact avec leurs œuvres en verre et en céramique. Ce qu'ils nous apportent est surprenant par le très haut niveau et nous sommes convaincus que notre public aura la même appréciation.

Quelle est votre approche en tant que commissaire d’art ?
En tant que commissaire, nous devons être conscients des tendances actuelles, suivre les derniers développements de la profession - toujours suivre les artistes que nous prenons en considération dès le moment où nous les avons sélectionnés ou invités, nous offrant ainsi la possibilité d'avoir accès à leurs œuvres les plus importantes et récentes.

Selon vous, quelles sont les différences entre les artistes et les commissaires d’art ? Partagent-ils le même fond théorique ?
Les artistes se concentrent généralement uniquement sur leurs propres créations - peu ont un œil sur ce qui se passe autour d'eux, peu prêtent attention aux autres métiers. Au fait, les artistes sont assez individualistes. D'un autre côté, un commissaire doit être au courant de toutes les facettes de l'art, être ouvert à de nouvelles approches et, surtout, respecter les artistes et leur travail. Organiser une exposition ou une biennale ne signifie pas seulement la sélection d'œuvres d'artistes connus ou émergents, mais il est plus difficile de trouver un équilibre entre différents types d'œuvres, de présenter les œuvres respectives, car il y a un flux d'une œuvre à l'autre, il faut éviter les contradictions dans la présentation et, très important, réussir à surprendre les visiteurs avec un excellent aspect de l'exposition.

Que pensez-vous du rôle de l'art dans l'atténuation des effets de la crise à laquelle le monde est confronté aujourd'hui ?
Il est encourageant de voir que les artistes et la scène artistique sont fréquemment impliqués dans ce qui se passe au niveau politique et autour de leur environnement. Par leurs idées, ils sont capables de provoquer et d'attirer l'attention sur de nombreux problèmes dans le monde. L'art est parfois difficile à comprendre par un étranger, mais ce qui est présenté dans le contexte d'une « crise » a un sens complètement différent, et il y a toujours des réactions positives.