La forêt des pendus, présenté dans la plus ample manifestation multidisciplinaire du programme “1918 European Dreams of Modernity. 100 years on.”

L’Institut culturel roumain Bruxelles, le Palais des beaux-arts de Bruxelles et l’Université libre de Bruxelles organisent la projection du film La forêt des pendus de Liviu Ciulei (1964), le film qui a reçu à Cannes la première distinction pour la mise en scène pour la Roumanie en 1965. L’événement aura lieu le 9 février à BOZAR.


Adrian Silvan-Ionescu, l’historien de l’art, Bujor T. Rîpeanu, l’historien du cinéma et critique du film, Marian Ţuţui, l’historien du cinéma et Dominique Nasta, professeure à l’Université libre de Bruxelles débattront en cadre d’une table ronde intitulée «Le film La forêt des pendus réalisé par Liviu Ciulei, point de repère de la filmographie roumaine dans le contexte de la modernité européenne», précédant la projection.

Les discours Le film La forêt des pendus – le miroir de la Grande Guerre, soutenu par Adrian Silvan-Ionescu, Les roumains de Transylvanie dans l'armée austro-hongroise de la Première Guerre Mondiale, soutenu par Bujor T. Rîpeanu et Le Premier grand succès roumain à Cannes, soutenu par Marian Ţuţui seront accompagnés par des projections d’images du film et ceux qui ont inspiré Liviu Ciulei à leur donner vie dans la pellicule. Le débat inclura la présentation du livre La forêt des pendus, le miroir de la Grande Guerre : 50 ans après la première, 100 ans après le sujet. Dominique Nasta interviendra pendant les discussions en tant que spécialiste et animera le débat et la séance de questions-réponses.

Les événements se déroulent dans le cadre du programme-cadre « 1918 European Dreams ofModernity. 100 years on. »le plus grand événement international multidisciplinaire organisé par BOZAR en partenariat avec les pays d’Europe centrale et orientale pendant l’année du Centenaire. Le projet est réalisé avec le soutien du Centre National de la Cinématographie roumaine (CNC), des Archives Nationales du Film de Roumanie (ANF) et de l’Institut d'histoire de l’art« G. Oprescu » de l'Académie Roumaine.

« La forêt des pendus » peut se tenir avec fierté à côté dautres films de la même famille, comme À l’Ouest, rien de nouveaude Lewis Milestone (1930), Westfront 1918 de Georg Wilhelm Pabst (1930),Wingsde William Wellman (1927), La Grande Illusion de Jean Renoir (1937) et Les Sentiers de la Gloirede Stanley Kubrick (1957) », a déclaré Adrian-Silvan Ionescu pou l’ICR Buxelles.

« Bien que Ion Popescu-Gopo a reçu la Palme dOr pour court-métrage à Cannes depuis 1957 pour son film d’animation Courte histoire, le cinéma roumain a acquis une pleine reconnaissance internationale au milieu des années soixante, une période de libéralisation qui a suivi le départ des troupes soviétiques (1958). Cette libéralisation a culminé en 1968, lorsque Nicolae Ceausescu a condamnél'intervention militaire soviétiqueen Tchécoslovaquie et a commencé à établir des relations privilégiées avec lOccident. Contrairement aux autres pays communistes en 1968, Ceausescu a proclamé lors dune conférence décrivains de l’année, le droit des artistes davoir une « variété de styles », ce qui signifie, en effet, labandon du « réalisme socialiste » comme tendance artistique unique acceptée. La vraie consécration du film roumain avait eu lieu en 1965, grâce à Liviu Ciulei, qui a obtenu, avec La forêt des pendus,le prixde la mise en scène à Cannes, une adaptationdu roman homonym de Liviu Rebreanu (1922). », a argumenté Marian Ţuţui pour ICR Bruxelles.

Adrian-Silvan Ionescu est le directeur de l’Institut d’Histoire de l’Art « G. Oprescu» de l’Académie Roumaine, directeur des périodiques Revue dHistoire de lArt Roumaine et Études et de recherche et professeur associé à l’Université Nationale d’Art de Bucarest, où il enseigne l’histoire de la photographie et du cinéma. Les domaines de spécialisation et recherche : pionniers roumains et du monde entier de la photographie, l’art plastique et la civilisation urbaine du 19ème siècle. Il a publié 15 livres et a édité cinq volumes. Les derniers titres sont : La reine Maria et lAmérique (2009), Silvan portraitiste (2011) et La Grande Guerre. La photographie sur le front roumain, 1916-1919 (2014), album publié en roumain, anglais et français par l’Institut Culturel Roumain, Bucarest. Prix ​​accordés : Chevalier de l’Ordre du mérite culturel (2004), Commandeur avec étoile de l’Ordre de Saint-Lazare (2013), Médaille Roi Michael pour Fidélité (2010) et l’Ordre de la Couronne de la Roumanie au grade de Chevalier (2015) décerné par la Maison Royale de Roumanie. Il est Docteur Honoris Causa de l’Académie de Musique, de Théâtre et des Beaux-Arts deChișinău (2016).

Bujor T. Ripeanu est historien et critique de cinéma et a été archiviste à la Cinémathèque roumaine, ou il a entrepris, depuis 1963, la documentation, le catalogage et l’identification de films. Il a été le directeur général de la Cinémathèque roumaine de 1999 jusqu’à 2001 ; membre de la Commission de Documentation de la FIAF ; il a écrit des chroniques et des articles dans des revues spécialisées, magazines et journaux depuis 1957 ; a été chercheur dans le domaine de l’histoire du cinéma àl’Institut d’Histoire de l’Art « George Oprescu » de l’Académie Roumaine. Il écrit des volumes et participe à la réalisation des ouvrages collectifs dédiés au cinéma mondial, les derniers titres étant Les européens dans le cinéma américain. Émigration et exil (2004); Le monde du film (2005); Journeys of Desire (2006); Le dictionnaire mondial de la cinématographie (Larousse, 2011); volumes consacrés à l'histoire de la cinéma roumaine: Production cinématographique en Roumanie (4 volumes, 1970-74, 2008); Filmé en Roumanie (3 volumes, 2004, 2005, 2017); 1234 cinéastes roumains (1997) Cinématographes 2345 (2013); Il est membre du jury FIPRESCI (à Oberhausen, Montéacutin Terme, Paris, Leipzig, Cottbus, Annecy et Cannes) et affilié à FIPRESCI, DOMITOR, AFRHC et UCIN.

Marian Tutu est un éminent chercheur dans le domaine de l’histoire du cinéma de Roumanie et des Balkans. Il a été chercheur aux Archives Nationales du Film de Roumanie (1993-2014) et, entre 1996 et 2014, il a été conservateur. Depuis 2008, Marian Tutu est professeur à l’Université Hyperion de Bucarest et, depuis 2014, chercheur à l’Institut d’Histoire de l’Art « George Orsec » de l’Académie Roumaine. Il est l’auteur de trois livres publiés au Maison d’Édition New Media Priant : Les frères Manakin et les Balkans (2005), Une courte histoire du cinéma roumain (2005) et Orient Express. Romanian and Balkan Cinema(2008). Il a édité et co-édité des livres sur le film à la fois dans le pays et à l'étranger (Etats-Unis, Royaume-Uni, Italie et Macédoine). Il a été à son tour professeur invité, directeur artistique du Festival du film de Divan (2010-2016) et membre du jury de plusieurs festivals internationaux.

Dominique Nasa est historienne du cinéma,Professeure ordinaire en études cinématographiques à l’ULB où elle dirige également l’Unité de recherche Musique, cinéma et arts de la scène, auteur de nombreux articles dans des magazines spécialisés et des livres de profil, dont le Contemporary Romanian Cinema : The History of an Unexpected Miracle (Londres, Wallflower Press, 2013).

L’un des chefs-d’œuvre du cinéma roumain, dont beaucoup ont entendu parler mais peu connaissent sa valeur, La forêt des pendus(EN 1964, 158ʼ, V. O., st. EN) est une adaptation du roman de Liviu Rebreanu (1855-1944). Le film a été tourné par le célèbre réalisateur Liviu Ciulei, en choisissant dans le rôle-titre, le lieutenant Apostol, le jeune (alors) comédien Victor Rebengiuc, un rôle qui l’a consacré au cinéma. La distribution est complétée par le directeur Liviu Ciulei lui-même (dans le rôle de Klapka), l’actrice Ana Széles (Ilona) et Ştefan Ciubotăraşu (Petre). Le film raconte l’histoire difficile d’un ethnique roumain qui, enrôlé dans l’armée austro-hongroise, refuse de se battre contre ses compatriotes et fait face à la peine de mort. Première Guerre Mondiale. Nous sommes en 1916 et la Transylvanie, une région à population mixte, où les roumains sont majoritaires, fait encore partie de l’Empire austro-hongrois. L’état indépendant roumain déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie, une confrontation qui mettra fin à la prise de contrôle de la Transylvanie par la Roumanie en 1918. L’engagement de la Roumanie dans la guerre pose un dilemme moral à Apostol (Victor Rebengiuc), un jeune lieutenant, ethnique roumain, qui est enrôlé depuis quelque temps dans l’armée austro-hongroise et est transféré au combat dans la région dont la population majoritaire peuplée de personnes appartenant à la même ethnie. La torture morale de Bologa a commencé avec sa nomination à une cour martiale qui a condamné un déserteur tchèque et doit veiller à l’exécution d’une expérience profondément troublante.

En 1965, le réalisateur Liviu Ciulei a reçu le prix de la meilleure mise en scène au Festival international du film de Cannes pour ladaptation scénique du roman de Liviu Rebreanu, tandis qu’Ovidiu Gologan a remporté le prix de la meilleure photographie au Festival de Milan. C’est arrivé dans un contexte où la France semblait reprendre ses anciens liens avec la Roumanie, en s’engageant dans une série de coproductions ; le Festival de Cannes était l’un des endroits où les roumains pouvaient se distinguer (en particulier La courte histoire de Ion Popescu-Gopo, qui a reçu le Palm D’Or pour le meilleur court métrage et le prix de Mircea Mureşan pour La révolte, une adaptation de 1965 d’un autre roman de Liviu Rebreanu).


Programme :

Vendredi, le 9 février

  • 18h00 Présentation du livre Central European Modernism 1918-1956 par Dr. Jonathan OWEN (Motesiczky Postdoctoral Fellow, Courtauld Institute of Art), Dr. Klara KEMP-WELCH (Lecturer in 20th Century Modernism, Courtauld Institute of Art) et Dr. Beata HOCK (Research Fellow, Leibniz Institute for the History and Culture of Eastern Europe - GWZO) ;
  • 19h00 Débat-table ronde et projection du film La Forêt des pendus / Pădurea Spânzuraților réalisé par Liviu Ciulei. Présentation réalisée par la Prof. Dr. Dominique Nasta (ULB) et débat avec trois professionnels roumains : Prof. Dr. Adrian Silvan-Ionescu (directeur de l’Institut de l’Histoire de l’Art « G. Oprescu » de l’Académie Roumaine, Professeur associé à l’Université Nationale d’Art de Bucarest), Dr. Bujor Rîpeanu(historien et critique), Dr. Marian Țuțui (historien du cinéma et chercheur scientifique, membre de l’Institut de l’Histoire de l’Art « G. Oprescu » de l’Académie Roumaine et directeur du Secteur L’Art du spectacle. Théâtre et film. Spécialisations : histoire du film roumain, histoire du film balkanique ; la science de l’image) ;

Le projet suit la stratégie de l’Institut culturel roumain de promouvoir la cinématographie roumaine dans l’espace Benelux.

Lieu : BOZAR,Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles, Salle Studio (210 places)

Billetterie : 6 EUR (standard), 4 EUR (<26 ans et friends), on-line au BOZAR et à la caisse