Correspondance visuelle Bucarest - Bruxelles

Correspondance visuelle Bucarest - Bruxelles

L'artiste visuel Mihai Zgondoiu et Claudia Rădulescu, artiste et commissaire d'origine roumaine de Belgique, feront un dialogue numérique entre Bucarest et Bruxelles, par l’intermédiaire du dessin. Pendant un mois, les deux communiqueront exclusivement à travers des compositions graphiques, pour faire l'expérience de la créativité sociale évoquée dans les discussions pour s'engager dans l'engagement civique et montrer les connotations sociales des associations d'art contemporain, mais aussi une série d'encouragements et d'optimisme, dans une réalité souvent déformée par la panique ou les doutes. Le signe plastique remplace le langage verbal et devient, dans ce dialogue, un outil de communication surprenant, implicitement associé en termes de résonance universelle, dans le cadre d’un échange artistique transfrontalier.


En tant que partenaire, l'Institut culturel roumain de Bruxelles, diffusera sur ses propres canaux de communication l'intégralité du contenu de ce projet d'excellence artistique, tout en encourageant en permanence l'interconnexion des artistes avec le public et les échanges artistiques internationaux dans l'environnement numérique. La correspondance entre Mihai Zgondoiu et Claudia Rădulescu poursuit la série de projets d’échanges artistiques initiés par l’ICR Bruxelles pour garder vivants les échos du Festival EUROPALIA Roumanie 2020, Claudia Rădulescu étant lauréate de la troisième édition du prestigieux prix EUROPALIA CURATOR’S AWARD.

Dans l'histoire de l'humanité, depuis la domination de l'image dans le monde antique, on est arrivé à l'hégémonie du mot. De nos jours, la nouvelle technologie a produit et continue de provoquer des mutations importantes, laissant sa marque sur la façon dont nous construisons notre message vers un autre. Dans cette perspective, le projet développé par Mihai Zgondoiu et Claudia Rădulescu est d'autant plus précieux qu'il prend en compte la prolifération des formes de représentation dans une communication artificielle, réalisées dans des conditions d’isolément.

Les deux artistes notent l'intrusion de la technologie dans l'existence personnelle, ce qui facilite, d'une part, la vitesse de transfert des messages et le fonctionnement du système ou des réseaux sociaux, mais souligne également l'écart émotionnel et relationnel généré par l'hégémonie informatique sur l'émotion.

"En décembre 2019, suite à l'invitation reçue de la part de Claudia Rădulescu, j’ai participé à l'exposition "HIT" au Kanal Centre Pompidou-Bruxelles, projet sélectionné au Festival Europalia. Notre collaboration s'est très bien passée, c'est pourquoi cette année, en mai, j'ai proposé un projet de correspondance visuelle Bucarest-Bruxelles directement depuis nos maisons / ateliers, qui ont entre-temps été transformés en résidences artistiques. Un dessin / un collage envoyé en ligne chaque jour peut devenir un journal de quarantaine tout bon pour être exposé, plus tard, dans les deux capitales européennes participantes." - Mihai Zgondoiu avoue, pour l'ICR Bruxelles, sur cette nouvelle collaboration.

La série d'œuvres signée Mihai Zgondoiu commence par un horizon infini, mis en scène à travers une composition équilibrée et ouverte, atteignant, dans un rythme très rapide, presque agressif, les jours 6-7 au cours desquels l'Espace se contracte, devenant infiniment plus réduit, tout comme un noyau primordial qui reste suspendu dans le temps, comme l'indique la touche Pause, dans une composition parfaitement fermée.

Cette série de dessins, "combine painting", a été réalisée sur papier recyclé fait main par l'artiste lui-même, lors de l'isolement à la maison. Sur ces papiers, il a dessiné et "peint" en sprays de graffiti, puis il y a collé des touches d'un ancien clavier démonté et recyclé.

"J'ai essentiellement réutilisé des matériaux que j'avais sous la main dans un processus d'introspection et de nettoyage personnel avec moi-même et l'environnement. Tous ces ingrédients portent l'empreinte du "message écrit / visuel" : du papier nouvellement créé à partir de journaux, magazines et factures expirées, spray de peinture utilisé pour peindre les murs dans la rue, et les touches avec des lettres, qui composent la langue écrite."- décrit Mihai Zgondoiu.

Claudia Rădulescu semble attirer modestement et discrètement l'attention, à travers ses compositions, sur un possible échec de la communication humaine, son visuel n'étant pas seulement un signe graphique, mais aussi une référence directe à l'idée d'un univers à la frontière entre "Hell" et "Hello !".

"Je suis très contente de cette correspondance ! C'est extrêmement agréable de communiquer par le dessin ou toute autre forme visuelle dans une vie quotidienne où les slogans, la propagande minent la réalité de façon absurde. Je pense qu'il serait bénéfique pour ce moment de se requalifier par le dessin, par les couleurs, les lignes, ce qui nous expose à travers un langage contraint à une nouvelle vie sociale. Il est temps d'inventer un nouvel expressionnisme, contrebalancé par la force de l'imagination dans un moment de crise de la répétition des concepts imposés. J'imagine que la plupart des nous, les artistes, avons de telles préoccupations dans le contexte actuel." - avoue Claudia Rădulescu.


Mihai Zgondoiu (né en 1982) est un artiste, commissaire et galeriste indépendant avec des études doctorales dans le domaine des arts visuels. Depuis 2014, il enseigne à l'Université nationale des arts de Bucarest et depuis 2018, à la Faculté des arts et du design de Timișoara aussi. Mihai est également l'initiateur et le coordinateur de la galerie Atelier 030202 à Bucarest (2009 - jusqu'à présent), co-commissaire de la galerie geamMAT du Musée d'art de Timișoara (2012 - 2014) et du projet "Atelier en transition" (2009-2013). Il a remporté le prix de l'Union roumaine des artistes visuels pour « De l'art dans l'espace public » (2017) et le prix JCE Contemporary Art Bienalle - sélection roumaine (2019). En 2018, il a été commissaire de l'exposition "Urban Steps" au Musée National d'Art Contemporain - Bucarest, et en 2019, les expositions "Young Blood" au Supercontemporary Art Safari Pavilion - Bucarest et "Electrecord - Romania in vinyl covers" au sein du festival des arts Europalia - Bruxelles. Il a participé à de nombreuses expositions en Roumanie et à l’étranger.

Claudia Rădulescu (née en 1972) est une artiste roumaine qui vit et travaille à Bruxelles. Dans ses œuvres, la nonchalance envers l'environnement choisi et l'accent mis sur «nous», en tant qu'êtres instinctifs et avides, deviennent une étude qui s'affirme de manière convaincante à travers diverses formes d'expression artistique. L'invitation permanente adressée au spectateur pour se positionner dans le rôle d'observateur et d'index de l'œuvre d'art, fait de chacun de nous l'explorateur de sa propre imagination, dans un monde social. Le mouvement réel ou imaginaire à travers lequel l'œuvre est recomposé, en termes de références et de relations personnelles de l'observateur, n'est pour Claudia Rădulescu qu'un jeu entre l'individu, l'œuvre d'art et la société. Elle a participé à de nombreuses expositions en Roumanie et à l’étranger.