D'une créativité, d'une inventivité, d'une lucidité et d'une jeunesse impressionnantes, il fut également peintre, sculpteur et décorateur de théâtre, virtuose dans toutes les techniques: gravures diverses (lithographie, aquaforte, sérigraphie…), dessins à l'encre ou au crayon, au pastel ou au fusain, peintures à l'eau, à l'huile ou acrylique, collages incongrus de toutes sortes de matériaux, vaisselle cassée, bois flottés ou brûlés, ferraille, plomb fondu, objets détournés et mariés, dans des compositions dissonantes ou harmonieuses, avec un humour qui n'exclut ni le sens, ni l'exigence esthétique. Son registre s'étend du poétique au grinçant, du foutraque au tragique, du lyrique au violent, du tendre au grotesque, du comique au désespéré. Son atelier et toutes les archives et œuvres qu'il contenait ont été détruits dans un incendie en décembre 2002. Il surmonte bravement cette tragédie et crée, à 87 ans, avec une fébrilité juvénile retrouvée, des oeuvres où il a intégré les débris calcinés ou fondus ramassés dans les décombres. Une exposition sur la mezzanine du Centre Pompidou, en 2004, a présenté ces créations crépusculaires. Après Brancusi, Cioran, Eliade, Enesco, Fondane, Ionesco, Istrati, Steinberg, Tzara... André François trouve naturellement sa place parmi ces créateurs qui honorent la diaspora de son pays natal et il allait de soi que cet hommage fût présenté à l'Institut Culturel Roumain de Paris. Janine Kotwica
Commissaire de l'exposition
Lors du vernissage, la projection du film AndréFrançois, l'artiste de Sarah Moon aura également lieu. Exposition ouverte jusqu'au 13 février.
Salle d'exposition de l'Institut Culturel Roumain
1 rue de l'Exposition, 75007 Paris