CONCERT | Sémiramide au Théâtre des Champs Elysées

Semiramide Gioachino Rossini
Melodramma tragico en deux actes (1823)

Livret de Gaetano Rossi d’après la tragédie éponyme de Voltaire

Evelino Pidò direction
Elena Mosuc SemiramideRuxandra Donose ArsaceMichele Pertusi Assur
John Osborn Idreno
Patrick Bolleire Oroe
Anna Pennisi Azema
Orchestre de l’Opéra de Lyon
Chœurs de l’Opéra de Lyon direction Alan Woodbridge


Durée du concert1ère partie : 1h50 environ
Entracte : 20 mn
2e partie : 1h30 environ


Tarifs préférentiels pour le public de l'Institut Culturel Roumain :
81€ - 63€ - 47€ - 25€ (au lieu de 95€ - 74€– 55€ -30€) dans la limite des places disponibles.
Pour bénéficier de cette réduction, réservez au 01 49 52 50 50 du lundi au vendredi de 11h à 18h ou aux caisses du Théâtre du lundi au samedi de 12h à 19h avec le code « Institut Culturel Roumain ».


Semiramide de Rossini fut créée à Venise le 3 février 1823, dix ans presque jour pour jour après Tancrède, sur un livret de Gaetano Rossi (qui était déjà l’auteur du livret de Tancrède justement) d’après le texte de Voltaire avec dans le rôle-titre Isabella Colbran. L’ouvrage connut un destin presque similaire à celui de la Cléopâtre de Massenet, proposée ici-même la semaine précédente, à savoir une création triomphale et une carrière honorable jusqu’en 1890, avant un long oubli et une résurrection au début des années 1960 avec Joan Sutherland. La soprano australienne fit beaucoup dans ces années-là pour l’imposer sur plusieurs scènes internationales et en grava la première intégrale discographique.

Semiramide est l’opera seria le plus long qu’imagina Rossini mais son amplitude ne doit pas soucier le spectateur tant la forme de l’ensemble touche à la perfection par son juste équilibre entre airs, duos, ensemble et chœurs dont les constructions laissent la part belle à une inventivité qui tout en nuances vient vivifier l’héritage du modèle opera seria. Si le livret enchaîne nombre de « coups de théâtre », en allant jusqu’à convoquer spectres et oracles, Rossini fait ici preuve de grande élégance dans le traitement de la matière dramatique, sans toutefois ne jamais « forcer le son ». La partition recèle quelques magnifiques pages de moments nimbés d’une intense noirceur, mais c’est bien le sentiment de luminosité qui traverse l’ouvrage, d’un bout à l’autre, tout autant vocale qu’orchestrale. On ne dira jamais assez tout le génie de Rossini. Si ses comédies tirent leurs effets de son extraordinaire sens rythmique, ses tragédies de la maturité se parent d’un sens mélodique raffiné et d’un vocabulaire harmonique parmi les plus riches. Quel que soit le registre, Rossini reste un maître de la forme narrative. Et en ce sens, le Maître de Pesaro a peu d’égaux dans l’histoire de l’opéra.


Evénement recommandé par l'Institut Culturel Roumain de Paris.