Horia Bernea: la peinture comme rédemption

A partir des années 80, Horia Bernea se réoriente vers la spiritualité chrétienne orthodoxe et réinterprète librement la richesse de la tradition post-byzantine autochtone à travers un langage pictural qui synthétise l'abstraction et le réalisme. Devenu membre du groupe néo-byzantin « Prolog » (Prologue), à côté des autres plasticiens roumains bien connus, Bernea élabore dans les années 80 et 90 ses grandes séries Colonnes, Intérieurs d'églises, Cours paysannes, Prapors (bannières), Jardins d'été, séries couronnées par des prix roumains et étrangers importants. En 1990, Horia Bernea crée le Musée du Paysan Roumain, dont il est le directeur jusqu'à la fin de sa vie. Ce musée, qui met la culture traditionnelle roumaine dans une scénographie extrêmement novatrice et poétique, a reçu en 1996 la distinction European Museum of the Year. Devenu chef de file des intellectuels roumains laïques engagés après la chute du communisme dans un dialogue avec l'héritage chrétien et l'Eglise orthodoxe roumaine, Horia Bernea a milité toute a vie pour la préservation des valeurs spirituelles ans la modernité. En 1997, lors d'une grande rétrospective de son oeuvre au Musée national d'art de Bucarest, Horia Bernea écrivait: «Il y a un danger devant lequel les Roumains sont synchrones avec les Occidentaux : la perte de l'identité, l'oubli de nos racines profondes…Devant un monde menacé par la décomposition, forcé de renier les repères fondamentaux de l'existence, l'artiste, l'homme de culture en général, doit participer au sens du sacrifice qui a sauvé le monde. Il doit le sauver ». Ses oeuvres ont été exposées à Paris, Glasgow, Liverpool, Budapest, Rome, Luxembourg,
Bruxelles, etc. La sélection proposée à présent au public parisien provient de plusieurs collections d'Etat et privées de Roumanie.

Evénement organisé en partenariat avec le Musée National d'Art Contemporain (MNAC) de Bucarest.
Nos remerciements à Marga Bernea, épouse de l'artiste, et à Mihai Oroveanu, directeur du MNAC.