
Pour son édition 2019, le Festival des 5 saisons accueille cinq nouvelles oeuvres et crée le prix de peinture en plein air « Par un beau jour ».
Prenant place au coeur du Parc de Hauster, le Festival des 5 saisons, créé en 2010 par la Commune de Chaudfontaine, présente en Belgique l’originalité d’être un événement permanent dédié à la création contemporaine paysagère et artistique. L’asbl Lieux-Communs en assure la direction artistique.
A travers l'installation d’oeuvres d'art et la conception de jardins thématiques, le Festival des 5 saisons sensibilise un large public à la nécessité de préserver et de valoriser notre environnement. Il fait aussi découvrir de manière inédite l’art contemporain et la place grandissante des préoccupations environnementales dans les pratiques artistiques actuelles.
Le Festival des 5 saisons affiche ses ambitions de devenir un lieu de référence incontournable pour la création artistique dans le milieu naturel et de s’étendre, au fil des futures éditions, sur le territoire de Chaudfontaine, le long de la vallée de la Vesdre. Depuis 2017, 15 nouvelles oeuvres sont présentées aux visiteurs portant le total des oeuvres et des jardins thématiques à 27.
Un nouveau concours de peinture en plein air « Par un beau jour »
En 2019, le Festival des 5 saisons lance le prix international de peinture en plein air, Par un beau jour, dont la première édition se tiendra le 15 juin.
Au XIXème siècle, les artistes paysagistes quittent leurs ateliers et vont peindre directement au milieu de la nature, pour en représenter les subtiles variations. Les vallées de la Vesdre et de l’Ourthe sont notamment un lieu d’expérimentation pour ces peintres novateurs impressionnistes, symbolistes ou encore inspirés par le courant luministe.
Aujourd’hui, la peinture ainsi que singulièrement la représentation des paysages font un grand retour dans le domaine de l’art contemporain. La relation entre l’homme et son environnement naturel est aussi plus que jamais au centre des questionnements artistiques et de la philosophie du Festival des 5 saisons.
Ce nouveau prix de peinture en plein air, Par un beau jour, se déroulera au Parc de Hauster, le lieu naturel et patrimonial idéal pour cette initiative.
Le nom du prix est inspiré du récit fait, voici 180 ans, par Victor Hugo lors de son voyage à Chaudfontaine. Victor Hugo a associé dans sa création écriture et dessin, inséparables et complémentaires à ses yeux. Lors de ses voyages, il réalise dans ses carnets de nombreux croquis. Cet écrivain fut aussi un dessinateur visionnaire en avance sur son temps et, à sa manière, précurseur de l’art contemporain.
« La Vesdre est une rivière-torrent qui descend à travers Verviers et Chaudfontaine jusqu’à Liège par la plus ravissante vallée qu’il y ait au monde. Dans cette saison, par un beau jour, avec le ciel bleu, c’est quelque fois un ravin, souvent un jardin, toujours un paradis. » Victor Hugo 1839
Huit artistes professionnels ont été sélectionnés suite à un appel à candidature. Le 15 juin, ils réaliseront leur oeuvre en une seule journée, sur des châssis grands formats, installés dans le Parc de Hauster, permettant aux visiteurs de découvrir les différentes étapes de leur travail.
Ce concours sera une performance artistique, une exposition d’un jour où la création se joue et se dévoile en direct sous les yeux du public… Un événement festif qui invite aussi à un déjeuner sur l’herbe…
Un jury composé de professionnels et le public décerneront chacun un prix.
En effet, le 15 juin, chaque visiteur du Parc de Hauster pourra choisir et voter, sur un formulaire papier, pour l’artiste de son choix.
Les nouvelles oeuvres du Festival des 5 saisons
Cinq nouvelles oeuvres réalisées par les artistes Aurélien Imbert, Marius Ritiu, Manon Thirriot, Sarah Tschann et Elodie Wysocki seront inaugurées au Parc de Hauster et au Parc des sources le 9 mai 2019.
S’inscrivant dans la philosophie du Festival des 5 saisons, Lieux-Communs a sélectionné ces nouvelles sculptures qui questionnent les interactions entre l’homme et la nature. Parmi les précurseurs, le Festival des 5 saisons arpente, depuis 2010, ce territoire de l’art environnemental.
La sculpture de Manon Thirriot s’apparente à des vestiges archéologiques. Elle évoque le cycle long de l’évolution de la planète, l’équilibre de la nature à préserver, l’harmonie des paysages à protéger, la nécessaire cohabitation avec les activités humaines. Prélèvements et moulages d’éléments minéraux ou végétaux choisis par l’artiste forment, au milieu de la vallée de la Vesdre, une cartographie poétique de l’espace naturel.
Aurélien Imbert envisage lui, tout en questionnant le statut de l’oeuvre d’art, l’habitat humain et les éléments architecturaux.
A la suite de l’artiste Benjamin Testa qui avait réalisé en 2018 au Parc de Hauster Chute 15,625 m³/ Tragédie de la trajectoire, Aurélien Imbert construit également une Cabane de plaisirs évoquant tout autant l’univers des jeux de l’enfance que l’écoconstruction et les habitats de plus en plus atypiques qui apparaissent dans l’architecture contemporaine.
Les notions de détournement, de réutilisation et de recyclage sont présentes dans son travail artistique.
Des éléments épars récupérés dans différents pays sont à la source de l’oeuvre Babel de Marius Ritiu. Celle-ci souligne les échanges constants, humains et économiques, entre continents, la planétarisation des problématiques environnementales. Trouverons-nous un langage commun pour les aborder et les résoudre?
Cette oeuvre dénonce le gaspillage des ressources, le consumérisme individualiste et appelle à une conscience écologique commune.
Dans un univers coloré, ludique et décalé qui n’est pas sans rappeler des expressions artistiques primitives, Sarah Tshann a placé un Totem dans le Parc des sources.
Cette figure tutélaire ancestrale invite à un questionnement de la tradition, à un dialogue critique entre le passé et le futur et souhaite ouvrir la voie aux nécessaires ruptures.
Le travail d’Elodie Wysocki tresse des liens étroits entre l’animal et l’humain. Son oeuvre en céramique représente une autruche, un oiseau que l’artiste estime proche de l’être humain.
A travers cette figure animale porteuse d’analogies et de références psychologiques, elle envisage les notions de conscience et de courage.
Voyons-nous suffisamment les réalités et les enjeux à relever ? Aurons-nous le courage d’agir efficacement et rapidement ? L’artiste estime que l’autruche est un
animal tout sauf peureux. Extrêmement habile, l’autruche est le plus grand et le plus rapide des oiseaux. Tous les espoirs sont permis…
Le Pavillon Fourmarier
Conçu en 1962 par l’architecte Charles Lacrosse, ce pavillon est appelé à l’époque de sa construction le «Palais de vitres». Il accueille depuis 2018 dans le cadre du Festival des 5 saisons une programmation d’expositions temporaires conçues pour être vues, en permanence, de l’extérieur.
Le pavillon porte le nom
du géologue Paul Fourmarier, professeur à l’Université de Liège, qui
découvrit à cet endroit une source d’eau chaude.
Cette construction
est une réalisation très intéressante avec son architecture joyeuse,
légère, sa façade finement structurée et son toit aérien. Les parements
intérieurs et extérieurs se caractérisent par l’usage de matériaux
naturels ou artisanaux (mosaïque). Un escalier structure le bâtiment et
permet l’accès à la source en sous-sol.
Il accueille jusqu’au 2 juin 2019 l’exposition 58W865 de Jean-Luc Petit.
Par sa pratique architecturale passée, Jean-Luc Petit s’est intéressé particulièrement aux concepts de plein et de vide, d’ombre et de lumière, de matière, d’atmosphère.
À présent, dans une démarche artistique principalement picturale, il associe ces sujets à l’oubli et la réminiscence, la trace et la mémoire. Son travail oscille entre ces notions, dans l’ajout et la soustraction, l’effacement et le surgissement, dans le rapport présent au passé.
Au pavillon Fourmarier, aujourd’hui détourné de sa fonction initiale, l’artiste s’est attardé à trois principaux thèmes: profondeur, chaleur, ruissellement. Il a rapidement saisi ces derniers comme des opportunités de questionner la mémoire de ce lieu et sa présence actuelle. Mais comment intervenir silencieusement, en totale cohérence, sans altérer, ni institutionnaliser? A ces questions, Jean-Luc Petit propose la mise en place de conditions d’apparitions d’une forme, d’une image ou d’une mémoire. Ainsi, au lieu d’exposer des oeuvres ou de s’exposer, il a choisi un positionnement d’observateur et d’écoute.
L’artiste a d’abord enlevé le gravier qui recouvrait le sol et a délibérément sélectionné des matériaux de construction. Diverses actions menées en dialogue avec ces matériaux, lui ont ainsi permis de faire ressurgir une architecture invisible, dégageant des phénomènes de condensation et d’écoulement, liés à la source d’eau chaude du pavillon. Ainsi, Jean-Luc Petit offre une image du bâtiment hors du temps, désuète sans détail anachronique. Ces traces de l’histoire du lieu déposent un nouveau filtre sur la présence travestie du pavillon et interrogent notre relation à la transformation de notre environnement bâti. Anne Dengis et Jérôme Bouchard, le 18 avril 2019.
Accès
Le parc de Hauster est accessible gratuitement tous les jours de l'année.
Rue Hauster, 9 4051 Chaudfontaine