Bruxelles: « Electric Crossroads », un projet audacieux dédié à l'art contemporain de Roumanie

Dans un article consacré à l'art contemporain roumain, le célèbre journal Le Soir présente l'exposition « Electric Crossroads », hébergée dans l'espace généreux de la Galerie « Bubble'n'Squeak » à Bruxelles, un espace tout proche du Centre WIELS pour Art Contemporain, dans un quartier de la capitale belge très connu notamment pour les espaces dédiés à l'art contemporain.


Paul Neagu, Octav Grigorescu, Ioana Bătrânu, Dan Mihălțianu, Șerban Savu, Ciprian Mureșan, Nicolae Romanițan, Eugenia Pop, Mircea Cantor sont quelques-uns des créateurs roumains qui exposent à cette occasion à Bruxelles. Ce projet ambitieux est organisé par Radu Oreian et soutenu par l'Institut culturel roumain à Bruxelles.

« Le rôle de l'art dans la société a commencé à être de plus en plus recontextualisé, en tenant compte, à la fois, des nouvelles limites et des nouvelles opportunités. L'objectif de cette exposition est de développer un programme de haute qualité qui joue un rôle essentiel dans les conversations culturelles d'aujourd'hui… », mentionne Radu Oreian.

L'exposition est le résultat d'un projet commun auquel contribuent des galeries prestigieuses de plusieurs pays, telles que : Galerie Montoro12 (Rome / Bruxelles), Galerie Nosco (Marseille / Londres) et Anna Marra (Rome).

A la fois commissaire et exposant, Radu Oreian parvient à construire au sein de ce projet une série de dialogues entre artistes de différentes générations à travers des œuvres de peinture, de sculpture, de dessin ou d'installation. A l'entrée de l'espace d'exposition, l'installation « Capital Pool / Black Pond » signée par Dan Mihălțianu et exposée lors de la dernière édition de la Biennale de Venise, reflète de manière surprenante et fascinante le travail d'Andreea Albani « Cut the Line. Temps #0.6 ». On découvre ensuite les sculptures mobiles de cire de Ciprian Mureșan avec lesquelles le public peut interagir en les déplaçant à l'intérieur de l'espace d'exposition, ainsi que les paysages énigmatiques signés Șerban Savu.

Un espace spécial est dédié au dialogue entre deux noms emblématiques de l'art contemporain roumain des années’60 –’70 : Paul Neagu et Octav Grigorescu.

Paul Neagu, créateur polyvalent, est l'un des artistes roumains les plus importants après 1960, un nom essentiel de la diaspora, un artiste d'orientation conceptuelle, qui s'est distingué par la sculpture, le dessin, l'objet, la performance, l'installation ou la peinture. Octav Grigorescu, peintre, graphiste et poète, l'un des professeurs les plus importants et les plus appréciés du Département de graphisme de l'Institut « Nicolae Grigorescu » (actuellement UNArte Bucarest), a étudié dans les années ’50, avec Rudolf Schweitzer-Cumpăna (peinture), Mihai Onofrei (sculpture) et Vasile Kazar (graphisme). 

« Ce qui devint peu à peu une marque stylistique de l'art d'Octav Grigorescu, c'était la relation libre entre le dessin et la couleur, le trait et la tache, leur relative insubordination mutuelle. A cela s'ajoute l'effet palimpseste visuel auquel l'artiste a souvent eu recours, peut-être aussi en raison de la spéculation sur les transparences que permet la technique de l'aquarelle. » (Prof. Adrian Guță).

A l'heure où les institutions d'art contemporain sont contraintes de s'adapter à la situation actuelle et de proposer de nouvelles méthodes virtuelles de diffusion du discours artistique au grand public, le projet « Electric Crossroads » est l'une des premières expositions d'art contemporain avec une présence roumaine, physiquement organisé à Bruxelles, après une période d'environ un an pendant laquelle les musées et galeries étaient, pour la plupart, fermés au public.